Saviez-vous que Françoise DOLTO avait été la première secrétaire officielle du Père Noël ?
En effet, en 1962, le Ministre des PTT de l’époque, Jacques MARETTE décide de créer le Secrétariat du Père Noël, après que deux receveuses (Odette Ménager et Magdeleine Homo qui avait pris l’initiative, durant 12 ans, de répondre aux lettres des enfants de son village) aient fait connaître leur frustration de ne pouvoir acheminer le courrier adressé au Père Noël.
Il a alors l’idée de confier la rédaction d’une réponse type à sa sœur Françoise MARETTE/DOLTO, au verso d’une carte illustrée par René CHAG:
Françoise DOLTO a persisté dans son idée positive du « mythe du Père Noël », ce qui lui a valu de nombreuses critiques et, en particulier, celle de son ancien condisciple, le Docteur Herbert LE PORRIER, à la suite d’une interview dans l’émission « Temps Fort » de France Inter, le 21 décembre 1975:
« Je n’en croyais pas mes oreilles de VOUS entendre bêtifier à propos du Père Noël. Mythe inoffensif? Voire! Plutôt l’expression d’une gérontocratie qui traîne parmi les nuisances du monde occidental. Ce petit vieux qui récompense selon les mérites est la figuration la plus évidente de la mauvaise conscience des adultes, et n’a rien à faire dans l’imaginaire des enfants où il est introduit de force (…). Ne nous donnons pas le ridicule d’entrer en guerre contre lui ; il y a mieux à combattre. Mais, de là à tomber dans la niaiserie de lui flatter l’échine, il y a abus. Vous dites : « Sans le merveilleux et l’amour, la vie n’aurait pas de sens. » Quel merveilleux? Quel amour ? (…) À moins d’être idiot, un enfant de cinq ans n’y croit plus au Père Noël. Est-ce à dire que la vie n’a plus de sens pour lui désormais?».
Quelques jours plus tard, Françoise DOLTO lui répond, avec tendresse : «Comme j’ai raison de croire au Père Noël ! Puisque sans lui je n’aurais pas eu la joie d’avoir de mot de vous(…). Bien sûr que les enfants ne croient plus à l’existence biologique du Père Noël, et cela dès trois ans, mais qu’est-ce que ça change ? De même qu’à quatre ans ils savent que le soleil ne se lève ni ne se couche et pourtant aiment à le voir faire cela, autant que bien des adultes. Mais voyons, croyez-vous à l’intelligence ? Moi oui, et les mythes sont pour moi des preuves de l’intelligence tolérante des enfants vis-à-vis des adultes, toujours coupables comme vous le dites à leur égard autant qu’à l’égard d’eux-mêmes, actuellement et dans la mémoire qu’ils ont de leur enfance. »
Et, toujours fidèle à cette conviction, elle rédigera en novembre 1981, à la demande d’Isabelle Daugé, secrétaire d’État chargé de la Famille, un nouveau modèle de lettre : « Mon enfant chéri, le facteur m’a apporté ta jolie lettre. Je te remercie beaucoup. Tu as bien fait de me demander tout ce que tu aimerais recevoir à Noël, même si c’est cher et difficile à trouver comme disent les grandes personnes. C’était déjà comme ça quand elles étaient petites et que, comme toi, elles croyaient au Père Noël. Je suis sûr que tu auras une belle surprise, même s’il n’y a pas près de ton soulier tout ce que tu espères. Joyeux Noël pour toi, ta famille et tous tes amis, de la part de ton vieil ami qui t’aime. »
Nous fêtons cette année le 50ème anniversaire de cette pratique initiée par la célèbre psychanalyste !